Archive for the 'Photographes XXe' Category

27
Avr
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Luis Benito Ramos

Luis Benito Ramos. La photographie du peuple.

Compilation de José Ernesto Ramirez. (Traduite de l’Espagnol).

« L’unique finalité de la vie est d’aimer la Beauté, de la chercher, de lutter pour elle là même ou elle se trouve dépreciée ou prostituée. »

« L’œuvre d’art représente le caractère, la vie même d’un peuple »

Luis B.Ramos. 1899-1955  Guasca, Colombie.

Son travail se concentre sur  la vie et l’activité des paysans et travailleurs. Il voyage par les villages, villes et quartiers, capturant avec habileté misère, douleur, faim, angoisse, dévotion, beauté et âme des personnes, lieux et situations. Dans ses images se retrouvent a la fois vision morale et forme géométrique, caractéristiques de photographes tels qu’Henri Cartier Bresson, en une tentative de saisir « l’instant de vérité du pays ».

http://es.wikipedia.org/wiki/Luis_Benito_Ramos »

La conscience et l’enthousiasme des sociologues.

Eduardo Serrano, dans son « Histoire de la Photographie en Colombie » (Bogotá -Benjamín Villegas, 1983) fait référence a L.B.Ramos en ces termes :

« Aux prémisses de ce siècle (xxe), la peinture en Colombie semblait rechercher l’objectivité de la caméra, tandis que la photographie s’attachait à des considérations en général associées à la peinture, particulièrement dans le registre allégorique. Cette dépendance mutuelle devait se trouver profondément modifiée dans les années qui suivirent,.

Dès le tout début des années 50, le Pop et l’Hyperréalisme (deux mouvements internationaux de grande acceptation dans le pays),bien qu’ils continuent d’employer la photographie comme base de leurs réalisations, vont emphatiser la différence entre les deux supports,  La photographie commence à laisser percevoir, non seulement cette nouvelle attitude déjà citée comme fruit des spécialisations, mais aussi la certitude qu’au travers de la caméra, il était possible de transmettre sentiments et imagination. Elle devenait un produit de la pensée, de l’instinct ou du goût, révélant aussi profondément que n’importe quelle autre technique créative, l’esprit humain.

Parmi les photographes actifs au cours des années 1930-40, le travail de Luis B.Ramos est remarquable de par sa lucidité et sa constante qualité. Bien qu’il peignît également des paysages, des portraits et des scènes de coutumes, il est manifeste que pour lui, huile et photographie relevaient d’attitudes et de finalités différentes. Sa peinture laisse poindre un gout et un souci « déco » sans équivalence dans ses clichés (…). Il entreprend l’enregistrement photographique du travail paysan de Boya et Cundinamarca, avec la conscience et l’enthousiasme des sociologues. »

Bibliothèque Luis Angel Arango :
http://www.lablaa.org/blaavirtual/coleccionarte/artplas5/ramos12.htm

Complètement désorienté (comme perdu), Ramos vivait hors de son temps. Si le photographe était un créateur à la dimension de son époque, le peintre vivait au passé. Aujourd’hui, le photographe triomphe et s’impose, peut être contre sa propre volonté et celle des siens. Comment résoudre une contradiction aussi douloureuse ?

Souvenons nous du paragraphe final de l’unique article de Ramos sur la photographie :

« Se battre pour la beauté, jouir d’elle, effacer les contretemps que nous impose quotidiennement l’existence. Quelle importance, si l’effort fait pour la poursuivre est rémunéré par la moquerie, le dédain, ou quelque chose de pire encore ? Il y aura toujours près de nous quelqu’un pour nous tendre la main, au moment où nous pensons être seul. »

(Luis B.Ramos, « Quelque chose au sujet de la photographie » in Pan numéro 18, décembre 1937, p163)

Si Luis B.Ramos se croyait seul, des mains se tendirent vers lui. Ce n’est pas un hasard si son travail de photographe arrache des éloges  chaleureux et spontanés à ses contemporains. Celui par exemple, du poète Luis Vidales :

« Dans cette affaire de naturalisme, il convient de distinguer : pourquoi les gens applaudissent-ils rageusement un tableau du maître Zamora, et restent-ils tellement indifférents  aux photos du maître Ramos, entre les mains duquel l’appareil n’est ni plus ni moins que l’équivalent de la guitare pour l’Espagnol Segovia ? »

C’est ainsi, qu’ayant en tête les mains de Segovia, celle de Vidales étreignit celle de Ramos. À de si nombreuses et expressives mains, ajoutons celle, énorme, de l’Histoire. Luis B.Ramos  a réussi l’épreuve du temps. Tout comme les personnages de ses photos, il s’offre à nos yeux, digne et contradictoire, grandeur mêlée de vécus dramatiques.

Bibliographie /

Critique

Morales Chaves, Hollmann, 1955 /Saturnino Ramírez, en el Museo de Arte Moderno: fascinación de luz y movimiento Cromos (Bogotá). No. 3617 (Mayo 1987)p. 54-55

Marceles Daconte, Eduardo, 1942 / Saturnino Ramírez: pintor de billares . Nueva Frontera (Bogotá). No. 271 (Feb. 1980).  p. 23

Medina, Álvaro, 1941/ El lugar y el tiempo en las fotografías de Luis B. Ramos Arte en Colombia Internacional (Bogotá).No.37 (Septiembre, 1988). p. 60-64

Borrero, Guillermo /La reportería gráfica, una visión muy particular, Luis B. Ramos.  (grabación sonora) (Bogotá: s. n.), 1988.

Expositions

Bibliothèque Luis Ángel Arango (Bogotá) /Luis B. Ramos 1899-1955: pionero de la fotografía moderna en Colombia. Santa Fe de Bogotá: Banco de la República, 1997.

Planetarium  (Bogotá) /40 fotos de L. B. Ramos: 1899-1955 Bogotá: Instituto Distrital de Cultura y Turismo, 1988.

« Nous aimons RAMOS, qui s’approche sans nul doute de l’ethnologie. Dans ses fresques nous reconnaissons le folklore colombien, andin, latinoamericain, les peuples « témoins’ selon l’expression de Darcy Ribeiro,  et son auto-analyse nous révèle les vicissitudes d’un champ photographique carent d’autonomie, chose que nous ne devrions cesser de dénoncer, dans un monde gendarme et mercantile ».
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